Atelier théorie du complot
Utiliser du vrai pour fabriquer du fauxAtelier ~ 50mn : Décryptage, vidéo à l’appui
L’objectif de cet atelier est de repérer les ressorts qui composent une théorie du complot.
Temps 1 : introduction à la notion de théorie du complot
Tout d’abord, interroger les élèves sur leurs connaissances. Quelle est leur définition de la théorie du complot ? Ont-ils des exemples ? Ont-ils déjà été confrontés à l’une d’elles et via quel média ?
Rappeler que chaque époque a connu son lot de théories du complot. On peut ici citer en exemple les patrons de l’industrie du tabac qui ont volontairement et collectivement menti à leur procès aux Etat-Unis (Cf vidéo Premières lignes ci-contre). Plus ancienne encore : la Terre serait plate. Certains le croient toujours, malgré les démonstrations scientifiques.
Si le phénomène n’est pas nouveau, en revanche, on peut ici discuter de la recrudescence des fake news et autres théories du complot qui circulent sur Internet, et notamment sur les réseaux sociaux. Expliquer alors que les producteurs de ce genre de contenus le font pour différentes raisons : l’argent, l’idéologie, la manipulation/influence, se divertir, faire rire…
Ces théories prennent plusieurs formes sur le net, dans cet atelier nous allons nous concentrer sur les supports audio-visuels en partant de l’exemple d’une vidéo : « Le complot chat » disponible sur la plateforme YouTube.
Utilisez les flèches haut/bas pour augmenter ou diminuerTemps 2 : analyse d’une vidéo
Temps 2 : visionnage et analyse de la vidéo
Visionner une première fois la vidéo (jusqu’à 4’25), sans donner de consigne. A l’issue de quoi, interroger les élèves sur leurs premières impressions. Est-ce vrai ? Pourquoi les producteurs ont-ils fabriqué cette vidéo ? Qu’est ce qui compose cette vidéo ? A-t-elle été réalisée par une seule personne ou un groupe ?
Avant de visionner une deuxième fois l’extrait, constituer deux groupes d’élèves. Le premier devra s’intéresser à la forme de la vidéo : images, montage, son, voix, rythme, matériel utilisé (sources images, articles.) Le second groupe analysera le fond : le message délivré, sa structure (comment est-il amené ?), les arguments, leur organisation, le champ lexical,…
Après le visionnage, noter au tableau les réponses apportées par les élèves.
Les éléments de forme :
- images récupérées sur le net, repérer les sources des vidéos et articles utilisés (Nat Geo Wild, Funny animals, interviews, Fail army ), s’interroger sur la crédibilité de ces sources. Les effets vidéo : passage en infographie 3D, morphing : qui a produit ça, comment et pourquoi ?
- le son : quelle est l’ambiance musicale, d’où provient cette ou ces musiques , pourquoi ce choix ? Quel genre de voix (naturelle ?) est utilisé et pourquoi ?
- le montage, rythme des images, enchaînement, effets (zoom, stop, ralenti)
Les éléments de fond :
- ancrage historique en introduction : pourquoi ouvrir avec l’Egypte ancienne? Tout le monde fait le lien (sans trop savoir pourquoi) entre l’Egypte et les chats. Grâce à l’utilisation de représentations historiques, le public aura tendance à donner de la crédibilité à l’ensemble.
- Repérer les arguments avancés et réfléchir à leur agencement : certains sujets abordés sont vrais, d’autres faux, certains invérifiables. Cette méthode participe très souvent à la construction de théories complotistes.
- Champ lexical : analyse de la voix off. Elle s’adresse directement au public, souvent sous forme interrogative afin de susciter le doute. On retrouve du vocabulaire spécifique au complotisme (cf. doc « créer sa théorie du complot »).
Temps 3 : la révélation (spoiler alert!)
Enfin, visionner la seconde partie de la vidéo. On y découvre qui l’a réalisée… Il s’agit en fait d’un travail de classe de lycéens. Ils détaillent notamment les dix éléments constitutifs d’une théorie du complot utilisés dans leur vidéo. Comparer avec les éléments relevés par les élèves.
Ces éléments identifiés sont des clés de compréhension. Ils sont à garder en tête car ils permettent de se méfier lorsqu’ils sont repérés dans une vidéo qui circule sur une plateforme ou un réseau social. Autres réflexes à adopter : la vérification de l’identité du média (à qui appartient-il ? Quelle ligne éditoriale ?) ou de la personne qui poste ou relaie la vidéo, vérifier s’il existe d’autres sources confirmant l’information.
En fin de séance, distribuer le document « Comment créer sa théorie du complot » qui liste une bonne partie des éléments à repérer .
Si le temps le permet demander aux jeunes d’écrire en petit groupe leur propre théorie en reprenant certains des éléments repérés précédemment.
Pour aller plus loin
Plusieurs vidéos peuvent être diffusées en complément :
– la vidéo de Première ligne (long format) sur les attentats de Charlie Hebdo
– le Before du Grand journal. Ces deux vidéos (sur Mario Bros et l’équipe de France de foot) permettent d’aborder le concordisme : trouver un lien entre des choses qui n’en ont pas forcément.
–